La police Favela

Rio de Janeiro : la police reprend le contrôle des favelas Roncinha et Vidigal. Article de N.Bautès et R. Soares Gonçalves

Rio de Janeiro : la police reprend le contrôle des favelas Roncinha et Vidigal.

9 novembre 2011

Sur les opérations de pacification et de police communautaire à Rio de Janeiro, voir l’article de Nicolas Bautès et Rafael Soares Gonçalves, « Sécuriser l’espace des pauvres », à paraître dans la revue Justice Spatiale-Spatial Justice fin 2011, http://www.jssj.org/

Résumé:

Cet article analyse les récentes mesures prises par la municipalité de Rio de Janeiro en matière de sécurité publique dans la perspective d’assurer au mieux l’organisation de plusieurs événements sportifs d’envergure internationale, particulièrement les Jeux Olympiques prévus en 2016. Inscrites dans le cadre du Programme Fédéral de Sécurité et Citoyenneté (Pronasci), ces mesures visent de manière prioritaire la sécurisation de plusieurs favelas de la ville au moyen de l’implantation d’« unités de police pacificatrice » (UPP). L’étude des logiques spatiales qui prévalent à l’implantation de ces unités dans des quartiers préalablement sélectionnés, associée à celle des pratiques quotidiennes d’habitants de plusieurs favelas de Rio qui côtoient ces forces policières, permettent de caractériser le lien étroit entre politique de sécurité publique et politiques urbaines. Ce lien est ici envisagé au-delà des objectifs affichés de maintien de la paix sociale évoqués par les instigateurs des projets de sécurisation, pour interroger la permanence des difficultés sociales d’une partie des habitants de ces quartiers, et les enjeux fonciers et immobiliers sous-jacents à ces actions. L’évolution des modes d’action en matière de sécurité publique urbaine, qui s’apparente largement à une stratégie de marketing territorial, révèle-t-elle un traitement injuste des espaces pauvres de la ville ? Permet-elle, au contraire, d’envisager de nouvelles modalités de sécurisation des espaces marqués par la violence, la pauvreté et par un déficit de présence publique ?

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