Vendredi 17 octobre : Loi et arrangements

18h30 : Prove di Stato de Leonardo Di Costanzo (1998) – Italie – Documentaire – 84 minutes. VOSTF.

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Synopsis : Luisa Bossa est élue maire à Ercolano, dans la banlieue de Naples, en décembre 1995. Elle se retrouve en charge de la gestion d’une ville symbole de la mainmise de la mafia et plus globalement d’un fonctionnement politique clientéliste. Elle n’a alors de cesse de revendiquer l’application de la loi face aux divers arrangements que lui demandent ses administrés. Toutefois, dans un contexte de crise économique et sociale, de rareté des ressources publiques disponibles et de démultiplication des petits métiers informels ; dans quelle mesure la loi ne revêt-elle pas aussi sa part d’arbitraire et de violence ?

20h30 : Kakfa au Congo d’Arnaud Zajtman et Marlène Rabaud (2010) – Belgique –  60 minutes.

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Synopsis : Kafka au Congo est un voyage tragicomique dans les coulisses de la justice et de la politique congolaises, vues d’en haut et d’en bas. Gorette a été expropriée abusivement de ses terres, appropriées par d’autres. Depuis quinze ans, elle cherche à obtenir justice. Mais à chaque fois qu’elle décroche un rendez-vous ou une audience au tribunal, un grain de sable vient enrayer son dossier, elle doit payer des pots-de-vin et finalement perd confiance. En parallèle, le film suit le cheminement du questeur Bahati, chargé des finances du parlement national congolais, au cœur d’un système politique clientéliste, dont pâtit implicitement Gorette, dans sa relation aux institutions. Ainsi, quelles sont les limites au système clientéliste d’attribution de services publics ?

Pourquoi ces choix : Qui gouverne la ville et suivant quelle règle, légale ou informelle ? Où et d’où circulent et s’expriment les pouvoirs urbains ? Le débat aura à cœur de discuter du rapport au droit, tant des acteurs institutionnels (maire, parlementaire, magistrat) que des citadins, et de son influence dans une gestion urbaine marquée également par divers arrangements et contournements. Quels sont les différents registres de $justification du contournement et de la transgression de la règle de droit, notamment parmi les populations les plus démunies ? A l’inverse, la loi est-elle la garantie d’un Etat de droit ou exprime-t-elle aussi une violence symbolique et dimension arbitraire ?

Projection suivie d’un débat animé par Marie Morelle et Sébastien Jacquot, en présence de Tommaso Vitale (Professeur de sociologie à l’IEP de Paris et chercheur au Centre d’études européennes), Camille Dugrand (doctorante à l’Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne), Arnaud Zajtman (réalisateurs de Kakfa au Congo).

Le compte rendu de la soirée est disponible ici

La transcription complète des débats est disponible ici