Lima

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A Lima, le travail de terrain vise à déconstruire les politiques de gestion des risques et de préparation à des crises éventuelles (la gestion de l’incertitude) et d’en connaître les logiques territoriales. Il part de l’hypothèse que l’incertitude est devenue un enjeu majeur de la gestion des villes et qu’elle est étroitement assimilée à une absence de contrôle. Cette incertitude marque des lieux et des territoires particuliers qu’il faut révéler à travers les plans de planification, les scenarii de simulation et de simulacre, les interviews et les pratiques des acteurs de la gestion de crise. Dans une métropole de 8 millions d’habitants, particulièrement étendue, fragmentée et globalement sous-équipée, certains espaces se dégagent comme porteurs d’une incertitude élevée parce que vulnérables et non maîtrisés: les périphéries d’occupation récente, les secteurs de taudis et de bâti ancien, les confins de districts. Le but de la recherche sur ces espaces est d’examiner dans quelle mesure l’informalité et l’absence de contrôle territorial y sont deux des composantes de l’incertitude et quelles y sont les temporalités quotidiennes de l’incertitude notamment nocturne. Face à l’incertitude, les populations locales et les autorités développent des stratégies particulières. L’objectif est donc de connaître quels sont les moyens et les pratiques développés à la fois localement et au niveau des autorités centrales pour faire face à cette incertitude. Parmi ces moyens et ces pratiques, plusieurs ne sont pas prévus dans les plans d’opération d’urgence et les systèmes de gestion des crises, et relèvent de réseaux, ressources et pratiques informels.

Aussi, le rôle de l’informalité est double. D’une part, l’informalité est l’une des composantes assignées aux espaces jugés incertains (« à risque », « vulnérables », « potentiellement en crise »).  De l’autre, elle représente une ressource pour affronter cette incertitude quand les ressources légales et officielles font défaut.

Dans tous les cas, l’idée est de montrer que l’informalité et l’incertitude pourraient être des composantes de la citadinité d’une partie des urbains de Lima.